La Cipav, ou Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse, est l’un des régimes de retraite les plus méconnus en France. Pourtant, elle concerne un grand nombre de travailleurs indépendants et professions libérales. Avec la réforme des retraites annoncée, il est important de se pencher sur le fonctionnement de cette caisse et les enjeux qui l’entourent. Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon complet de la Cipav : ses missions, ses particularités et les perspectives d’évolution.
La Cipav : présentation et missions
La Cipav a été créée en 1948 et fait partie des 10 caisses de retraite complémentaire pour les travailleurs non salariés (TNS). Elle est notamment destinée aux professions libérales, à l’exception des avocats, médecins, pharmaciens et experts-comptables, qui disposent de leurs propres régimes. La Cipav compte aujourd’hui près de 400 métiers différents parmi ses affiliés.
Ses missions principales sont :
- L’assurance vieillesse : elle assure le versement des pensions de retraite aux affiliés ayant cotisé au régime,
- La prévoyance : elle couvre notamment les risques liés à l’incapacité temporaire ou permanente de travail,
- Le service social : elle peut intervenir en cas de difficultés financières passagères de ses affiliés, en accordant des aides ponctuelles ou des prêts à taux réduit.
Les cotisations et les prestations
Les cotisations sont calculées en fonction des revenus du travailleur indépendant et sont réparties en trois catégories :
- La retraite de base : elle est obligatoire pour tous les travailleurs non salariés,
- La retraite complémentaire : elle est également obligatoire et vient s’ajouter à la pension de retraite de base,
- La prévoyance : elle est facultative, mais vivement recommandée pour se couvrir contre les aléas de la vie professionnelle.
Le montant des pensions de retraite versées par la Cipav dépend du nombre de points acquis tout au long de la carrière, ainsi que du niveau des revenus. Les prestations peuvent être majorées en cas d’enfants à charge ou de conjoint collaborateur.
Les critiques et les difficultés rencontrées par la Cipav
La Cipav fait souvent l’objet de critiques, notamment concernant la gestion administrative et le traitement des dossiers. Un rapport parlementaire publié en 2018 pointe ainsi du doigt des dysfonctionnements et un manque de transparence. Parmi les problèmes soulevés :
- Des erreurs dans le calcul des cotisations,
- Un traitement lent des demandes,
- Des difficultés à joindre le service client.
Ces critiques ont conduit à la mise en place d’un plan d’action visant à améliorer le fonctionnement de la Cipav, notamment en matière de communication et de gestion des dossiers.
Les perspectives d’évolution dans le cadre de la réforme des retraites
La réforme des retraites annoncée par le gouvernement prévoit la création d’un régime universel, qui remplacerait les 42 régimes existants, dont la Cipav. Ce nouveau régime serait géré par la future Caisse nationale de retraite universelle (CNRU). Toutefois, cette réforme suscite des interrogations, notamment concernant la transition entre les anciens et les nouveaux régimes.
Pour les travailleurs indépendants affiliés à la Cipav, l’enjeu est double :
- Conserver un niveau de pension équivalent à celui qu’ils perçoivent actuellement,
- Maintenir leur autonomie par rapport au régime général des salariés.
Ainsi, si le projet de réforme des retraites aboutit, il est probable que la Cipav connaîtra d’importantes transformations. Néanmoins, il est encore trop tôt pour anticiper précisément les conséquences pour les professions libérales concernées.
La Cipav est donc une caisse de retraite aux enjeux importants pour les travailleurs indépendants et professions libéraales. Malgré ses difficultés et critiques rencontrées ces dernières années, elle demeure un acteur incontournable du paysage des retraites en France. Face aux incertitudes liées à la réforme des retraites, il est essentiel de rester informé et attentif aux évolutions à venir.