Le licenciement pour faute grave est une procédure qui peut être engagée par l’employeur en cas de manquement sérieux du salarié à ses obligations. Mais comment se calcule l’indemnité de licenciement dans ce contexte ? Cet article vous propose un éclairage complet et informatif sur le sujet.
Qu’est-ce qu’une faute grave et quelles sont ses conséquences ?
La faute grave est une violation des règles et obligations du contrat de travail commise par le salarié, rendant impossible son maintien dans l’entreprise. Il peut s’agir d’un comportement malhonnête, d’une insubordination, d’une négligence professionnelle ou d’une absence injustifiée, entre autres. Le licenciement pour faute grave entraîne la rupture immédiate du contrat de travail et prive le salarié de certaines indemnités.
L’indemnité légale de licenciement pour faute grave
En cas de licenciement pour faute grave, le salarié ne bénéficie pas de l’indemnité légale de licenciement. Cette indemnité est en effet réservée aux salariés dont le licenciement est prononcé pour motif personnel (non lié à une faute) ou économique. Toutefois, il existe des exceptions : si la convention collective applicable prévoit une indemnité spécifique en cas de faute grave, le salarié pourra en bénéficier.
Les autres indemnités en cas de licenciement pour faute grave
Bien que l’indemnité légale de licenciement ne soit pas versée au salarié en cas de faute grave, celui-ci peut néanmoins prétendre à d’autres indemnités. Parmi elles :
- L’indemnité compensatrice de préavis : cette indemnité est due si l’employeur décide de dispenser le salarié d’exécuter son préavis. Son montant dépend du salaire et de la durée du préavis prévue par la convention collective ou le contrat de travail.
- L’indemnité compensatrice de congés payés : elle correspond à la rémunération des jours de congés acquis mais non pris par le salarié au moment de son licenciement. Le calcul se base sur la règle du dixième (1 jour de congé pour 10 jours travaillés) ou sur le salaire brut correspondant aux jours non pris.
Calculer l’indemnité en cas de contestation
Si le salarié estime que la faute grave n’est pas justifiée et que son licenciement est abusif, il peut saisir le conseil de prud’hommes. Si les juges donnent raison au salarié, ils peuvent ordonner le versement d’une indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Cette indemnité est égale à six mois de salaire minimum pour un salarié ayant au moins deux ans d’ancienneté dans une entreprise de 11 salariés ou plus.
Exemple chiffré
Prenons l’exemple d’un salarié licencié pour faute grave, avec un salaire mensuel brut de 2 000 euros et une ancienneté de 5 ans. Si la convention collective ne prévoit pas d’indemnité spécifique pour faute grave, il ne touchera pas l’indemnité légale de licenciement. Admettons que son préavis soit de 2 mois et qu’il dispose de 10 jours de congés payés non pris :
- Indemnité compensatrice de préavis : 2 mois x 2 000 euros = 4 000 euros
- Indemnité compensatrice de congés payés : (10 jours / 30) x 2 000 euros = 666,67 euros
Ainsi, le total des indemnités versées au salarié s’élèverait à 4 666,67 euros. Si le conseil de prud’hommes juge que le licenciement est sans cause réelle et sérieuse, il pourrait également obtenir une indemnité supplémentaire égale à six mois de salaire, soit 12 000 euros.
Le calcul des indemnités en cas de licenciement pour faute grave peut donc varier selon les situations et les conventions collectives. Il est important pour les employeurs et les salariés concernés d’évaluer précisément leurs droits afin d’assurer un règlement équitable de la rupture du contrat de travail.